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LES STABLECOINS SONT DES MACHINES À INFLATION

  • khazzaka
  • il y a 4 jours
  • 38 min de lecture

Nouvelle interview de Michel KHAZZAKA par Surfin Bitcoin avec Jonathan Herscovici publiée le 16 novembre 2025 sur ce lien :



Introduction

Eh bien bonjour à tous, bienvenue sur le podcast de Surfin Bitcoin. Comme vous le savez, on se retrouve tous les dimanches dès 10h du matin pour un nouvel épisode.

Et aujourd'hui, on reçoit Michel Khazzaka. Bonjour Michel. Bonjour.

Donc Michel, évidemment, est un habitué de Surfin Bitcoin. Tu es déjà venu à plusieurs, voire à toutes les sessions de Surfin Bitcoin, sauf la première peut-être.

Sauf la première. Tu étais notamment la dernière à Surfin Bitcoin Bordeaux. On va d'ailleurs remettre ta keynote qui était passionnante.

Donc on s'est déjà vu pour un premier épisode sur la moralité de la monnaie. Passionnant. Et aujourd'hui, on va parler d'un tout autre sujet tout aussi passionnant. C'est sur les stablecoins.

Et les stablecoins sont potentiellement quelque chose de très important pour les prochaines années.

Et est-ce que déjà, avant de commencer ce sujet-là, tu peux très rapidement te présenter ?


Présentation de Michel

[Michel Khazzaka (1m2s)] Oui, pour rappel, je suis Michel Khazzaka. Je travaille dans l'industrie des paiements depuis très longtemps.

Mais de base, je suis un ingénieur informatique, cryptologue aussi. J'ai publié des papiers sur la cryptographie, dans les paiements, la cryptologie en général, cryptanalyse.

J'ai eu cette chance de travailler dans un métier qui est très niche. Mais ça m'a fait connaître beaucoup de métiers et beaucoup de pays, parce que ce métier est utilisé partout.

J'enseigne aussi. Je suis membre de France Payment Forum, qui est une association des industriels de paiement en France.

Je rappelle que tout ce que je dis aujourd'hui ne représente que mon avis personnel et celui de mon entreprise, Valuechain.

Donc je n'engage pas du tout ni mes clients, qui sont des banquiers, des banquiers centraux, des commerçants, ni l'association d'ailleurs.

Mais dans cette association, j'anime le groupe de travail sur les cryptopaiements depuis plusieurs années. Et en plus, j'enseigne et je publie des papiers de recherche.

Ok, donc on peut te considérer comme un spécialiste des paiements, des cryptopaiements. Donc tu es archi légitime pour parler du sujet des stablecoins.

Je connais beaucoup de choses là-dessus, oui. Je peux en parler en tout cas.


Raison d'être des stablecoins

Très bien. Donc volontairement, le titre de ce podcast est assez provocateur, parce que c'est stablecoins. Est-ce que c'est la plus grande escroquerie monétaire du 21e siècle ?

Bon, volontairement, j'ai choisi ce titre un peu provocateur, parce que beaucoup de personnes finalement connaissent les stablecoins. Mais peu de gens vraiment ont creusé l'implication monétaire et globale des stablecoins.

Et c'est ce qu'on va essayer de creuser dans ce podcast aujourd'hui, toi et moi. Et peut-être que les stablecoins, finalement, c'est le nouveau visage du dollar. Et c'est ça qui est intéressant.

Effectivement, on parle souvent des stablecoins comme d'un outil de simplification des paiements ou de la liquidité des marchés cryptos.

Mais en réalité, les stablecoins comme l'USDT, comme l'USDC sont devenus un pilier du système monétaire mondial. Ils représentent aujourd'hui environ 300 milliards de dollars et participent au financement de la dette américaine.

Donc là, l'idée pour ma première question, c'est un peu de planter le décor, de montrer justement que les stablecoins ne sont pas un gadget crypto ou juste quelque chose qui permet de fluidifier les paiements, mais bien une extension du système monétaire mondial.

Michel, quelle est ta première réaction à ce que je viens de dire ?


C'est très provocateur, Jonathan. On va fâcher plusieurs personnes, peut-être, mais on va dire quand même ce qu'on pense sur les risques des stablecoins et leur utilité. Il n'y a pas de souci. Si ça existe, c'est qu'il y a une utilité aussi.

La promesse de valeur de stablecoins, c'était quoi ? C'était de dire qu'il y a une fluctuation des prix dans les cryptos.

Regardez Solana, regardez Ethereum, regardez même Bitcoin, ça fluctue trop. Et si à un moment, on veut éviter de vendre nos cryptos seulement parce que c'est un événement générateur d'impôts, c'est la raison d'être des stablecoins. Il faut rappeler l'histoire de comment c'est né.

Pour tous ceux qui disent qu'il y a une fluctuation des prix des cryptos, donc qu'il faut stabiliser par des stablecoins, c'est faux. Ce n'est pas pour ça qu'on a créé les stablecoins. Sinon, il suffisait de vendre les cryptos. Au moment, il fallait les vendre, point bas. Parce que pour passer de Bitcoin à stablecoins, il faut vendre ses bitcoins. Soyez quand même conscients de cet acte-là. Donc la raison d'être des stablecoins, allez, je suis provocateur ce soir aussi, c'est l'évasion d'impôts, c'est l'évasion fiscale.

Je veux juste rester en crypto, mais stable, sans payer de l'impôt sur la plus-value. Et donc ceux qui ont créé ou causé la création des stablecoins, ce ne sont pas les bitcoiners ou blockchainers, c'est l'État, c'est le régulateur. Il a poussé le marché à se doter d'un outil qui reste dans l'écosystème crypto et qui, en soi, au début, n'était pas fait générateur d'impôts sur la plus-value.

C'est quand même provoquant ce que je dis. Évidemment, il y avait des gens qui avaient besoin de stabilité, qui voulaient échapper à la fluctuation, temporairement, notamment des traders, par exemple. Mais ce ne sont pas vraiment les grands commerçants sur la planète Terre qui ont dit « on en a marre de la volatilité de Bitcoin, faites-nous un stablecoin ». Il n'y a pas eu cette demande du marché. Donc, gardez en tête, c'est ça la source.


Et ce que je te coupe, c'est que finalement, dans l'inconscient collectif, on a l'impression que c'est ça l'utilité. Et c'est vrai que j'ai même du mal à comprendre pourquoi est-ce que tout le monde pense que l'utilité principale des stablecoins, c'est celle-ci. Et encore une fois, c'est ce qu'on va voir dans ce podcast. Et je pense que beaucoup de gens vont apprendre pas mal de choses.


Et notamment, justement, sur le fait, et ce sera ma première question, J'ai plus les chiffres exacts, je ne sais pas si tu les as, mais Tether aujourd'hui est un des principaux contributeurs, en tout cas, il contribue largement, en tout cas de plus en plus, Plus de 150 milliards. Voilà, du financement de la dette américaine. Ah, sur la finance de la dette américaine, d'accord. Donc, on va tout de suite commencer par ça.

Et c'est vrai que les gens ne se rendent pas compte. Déjà, peut-être, pour commencer, expliquer le modèle économique d'un stablecoin. Très bien. Pour, du coup, que les gens comprennent, finalement, comment ça fonctionne, en fait. C'est clair. On a commencé par le fait original qui a causé l'arrivée des stablecoins. C'était cet événement-là, l'événement déclencheur d'impôts. Il fallait rester dans les cryptos tout en restant stable.


Le business model des stablecoins

Ensuite, évidemment, une promesse, c'est comme tu l'as dit, la société a parfois la mémoire courte. Oui, mais on a fait ça pour rester stable. C'est très bien de rester stable. Très bien, effectivement, parce qu'il y a des cas d'usage. Par exemple, les paiements transfrontaliers. Mais c'est quoi le business model ? C'était là la question, je vais répondre à cette question d'abord, et on reviendra après sur les utilités des stablecoins.


Le business model d'un stablecoin, c'est de dire, en face de chaque dollar, j'ai un dollar. Vous allez me dire, mais ça n'a aucun sens. C'est une question de canal de distribution, simplement. Le canal de distribution bancaire classique, on appelle ça la monnaie commerciale, la monnaie scripturale, c'est la monnaie électronique, si vous voulez, il y a plusieurs façons de l'appeler. C'est une monnaie qui se trouve dans le livre de la banque. Elle ne circule que là-bas. Et pour qu'elle puisse circuler d'une banque à une autre, il faut qu'elle soit vendue et achetée. C'est moi qui est provocateur.

Il faut qu'elle soit, qu'elle passe par la banque centrale, par un système de clearing and settlement mechanism, par un système de compensation interbancaire. En gros, on brûle l'euro de la BNP, et on les met en face de l'euro à la SG, si c'est un virement de là à là. En réalité, ça passe par les transactions à la banque centrale, dans les comptes des banques à la banque centrale, qui viennent dénouer ces transactions de burn ici, de mint là. J'utilise les termes un peu exprès.


Ces mécanismes anciens de la monnaie électronique, c'est un canal de distribution de la monnaie qui était que bancaire, que dans la banque. Et même avec votre carte de crédit Visa ou Mastercard, ou carte bancaire en France, ça n'était qu'une clé cryptographique pour faire ce mouvement-là.

Brûler l'euro BNP, c'est de la monnaie privée, mise par la BNP, et mettre en face une monnaie magique à la SG qui apparaît.

Et donc, vous voyez que le canal est fermé. C'est un écosystème fermé. Il ne marche qu'entre soi. Et une fois que vous voulez passer de l'euro au dollar, d'accord, ça ne viendra pas à la SG, ça arrivera à la banque centrale, mais il faudrait que ça sorte de la liquidité du pays, qu'elle arrive à la liquidité d'un autre pays, qu'elle soit convertie par un taux de change.

Et le stablecoin, c'est un autre canal de distribution qui est plus haut que tout ça. Ils volent au-dessus de tous les pays. Vous voyez, il y a quand même des avantages. On n'est pas là que pour dénigrer du tout. Au contraire. Donc, il y a une vraie utilité de dire.

Alors, c'est très curieux parce qu'un des banquiers centraux vient de le dire très récemment. Il a dit, moi, je prédis qu'en 2030, les gens vont dire, il faut envoyer de l'argent comme on envoie un message WhatsApp. Mais lui-même, il est à quel âge ? On est déjà très en retard par rapport à ce besoin. Ce besoin est attendu. On ne comprend pas qu'un message puisse passer avec des fichiers qui peuvent faire parfois des pièces jointes de plusieurs centaines d'octets. On les envoie d'une façon instantanée partout au monde. On n'est pas capable d'envoyer un euro partout au monde d'une façon instantanée.

Donc, oui, le système bancaire a besoin d'être rénové complètement. Et les stablecoins viennent actuellement résoudre en partie ce problème.


Je peux maintenant envoyer avec des stablecoins de l'argent un peu partout. Mais comment je peux le faire ? Je mets en collatéral un euro ou un dollar à la banque. Et la banque me donne en face une représentation cryptographique sur une blockchain.


Alors, en l'occurrence, tu parles de banques. Attention, ce ne sont pas des banques. Justement, ce sont des entreprises privées.

Et parlons de tethers. Prenons un exemple. Il n'y a que des banques derrière. Il y a des établissements de paiement. Il y a des émetteurs de monnaie électronique.

Mais prenons tether. Le cas de tether. Tether met votre collatéral dans une banque. Quand on dit qu'on a un euro de tether, un dollar en USDT, quand on a ce dollar-là, il y a en face de ce dollar, un dollar en banque.

C'est là où revenons sur le modèle économique de tether. Comment tether gagne de l'argent ? Il faut savoir que tether est aujourd'hui, si je ne dis pas de bêtises, l'une des entreprises les plus rentables au monde. Je crois qu'ils sont dans le top 10. Je crois qu'ils sont peut-être moins de 100 salariés, voire même moins de 50 salariés, je ne sais plus exactement.

Et ils gèrent des centaines de milliards. Ils gèrent des centaines de milliards. Et surtout, ils ont des bénéfices et des gains en milliards. Est-ce que tu peux expliquer comment ils peuvent gagner autant d'argent ?

C'est parce qu'il y a ce collatéral qui est déposé dans la banque, qui est censé rester liquide. C'est-à-dire que lorsque je vends mon crypto stablecoin dollar, ils doivent tout de suite me rembourser le dollar qui était en collatéral en banque. Mais tant que je ne fais pas cet acte, ce dollar dort en banque.

Il ne dort jamais, il est investi. C'est ce que j'allais dire, c'est qu'il est investi. Donc, on l'investit comment ? C'est la banque qui l'investit, ce n'est pas Tether. La banque, elle achète avec ce dollar des bons de trésor américains.

Voilà, c'est là où je voulais terminer. Donc, il y a un taux d'intérêt. La banque donne… On en reparlera un tout petit peu plus tard sur ce problème-là. Mais restons d'abord sur le business model. Et après, on parle des problèmes du business model. Tether est rémunéré.


Imaginez qu'il y a 150 milliards de dollars en stablecoin en circulation. Eh bien, il y a en face 150 milliards de dollars dans une ou deux banques aux États-Unis qui dorment, puis qui sont investies. Et donc, ils sont rémunérés par la banque.

Un taux d'intérêt, 2%, 4%. Et donc, ce taux d'intérêt, c'est un gain que Tether est en train de mettre dans sa poche pour son service. Ce n'est pas tout. Quand vous payez avec une transaction en stablecoin, il y a une commission qui est aussi brûlée. D'ailleurs, quand vous achetez le stablecoin, il y a une commission. Ne pensez pas que quand vous achetez un stablecoin en dollars, vous recevez un dollar. Vous recevez un peu moins en commission.

Enfin, vous la payez en plus, pour être très précis. Et donc, il y a un business model par l'achat-vente. Il y a un business model de commission par transaction. Il y a un business model de rémunération. Et c'est là où il y a le plus d'argent. C'est la rémunération de l'argent du collatéral qu'il y a en banque. Donc, vous voyez que c'est un business model excellent pour ceux qui aimaient le stablecoin.


Pour le moment, on ne voit aucun problème. C'est ça. Évidemment, on va glisser rapidement sur le cœur du sujet de ce podcast.


Les stablecoins sont un "genuis act" pour sauver le dollar

Finalement, les stablecoins, c'est la nouvelle machine à dette. Et justement, en préparation de ce podcast, tu me disais même plutôt que c'était pour sauver le dollar. Est-ce que tu peux peut-être expliquer un peu ce fonctionnement ? On en revient de création monétaire, en tout cas de création de dettes infinies, qui peut justement permettre de sauver le dollar. Alors, explique-nous un peu cette théorie.


Il y a eu des débats aux États-Unis sur le rôle des stablecoins face à la politique monétaire de la Fed et au risque pour le gouvernement. La politique de Joe Biden avant Trump, c'était de dire c'est méchant, c'est moche et méchant les stablecoins, arrêtez-les, faites quelque chose pour les bloquer.


On a vu des actions par la SEC et par la Fed pour freiner le développement des stablecoins au moment où ils se développaient à fond. Et les Américains étaient dominants dans le monde sur les stablecoins.

Et puis, soudainement, sans quasiment aucune compréhension logique, on a vu le Genius Act de Donald Trump. Il a dit mais stablecoins, c'est merveilleux, c'est du miel pour moi. Alors avant même d'arriver à ça, c'est-à-dire que même avant que Trump devienne président, on se rappelle de son intervention à une bitcoin conférence à Nashville, je crois.

Il a tenu promesse après. Voilà, où il a dit justement que pour lui, les CBDC étaient un poison et qu'il allait justement mettre fin au projet de Biden. Et c'est après, en tout cas, si je ne dis pas de bêtises, à ce moment-là, je n'avais pas forcément compris qu'il était aussi bullish sur les stablecoins dollars. Il ne me semble pas qu'il ait dit ça à ce moment-là. Ce n'est pas un bon businessman.

Voilà, mais en tout cas, ce qu'il avait dit à fermer, c'est qu'il allait mettre fin au projet des CBDC du dollar. Il a tenu promesse. De Biden, il a tenu promesse. Et c'est après. Et moi, quelque part, j'ai été un peu surpris de voir à quel point, justement, il était bullish sur les stablecoins. Finalement, on comprend mieux pourquoi quand on comprend le modèle économique derrière. Et c'est ce que... Je t'en prie. Je continue.


Donald Trump, il l'avait dit avant de l'avoir fait. Au moins, on peut lui accorder ça, c'est qu'il était visionnaire sur ce point. Il a tenu promesse. On peut être contre lui, mais il l'a fait.

En gros, pourquoi c'est bien ? Pourquoi il l'a appelé « genius act » ? Déjà, pour les Français qui nous entendent, c'est évident, c'est génie. Mais vous imaginez un président qui dit « mais c'est un acte de génie que je vais faire avec les stablecoins ». Pourquoi ? Parce que c'est génial pour lui et pour le dollar. Mais c'est parce qu'il a compris quelque chose que quasiment personne n'avait pas compris autre que lui, avant lui.

Il a dit « c'est génial, les banquiers vont prendre le collatéral et ils vont nous le donner, à l'État. On va s'endetter. » C'est comme ça que le gouvernement, il émet des bons de trésor, ces bons de trésor sont achetés par les banques. Par quel argent ? Souvent par le gros collatéral qui dort. Et donc, l'État, il est financé par les stablecoins.

On avait dit que ça vient sauver le dollar parce qu'il y a une crise de dette américaine comme la crise de dette française, européenne, qui est plus grande, d'ailleurs, aux États-Unis. Et les stablecoins vont permettre aux États-Unis de lever des impôts, je disais, si vous voulez bien, mais pas aux États-Unis.


Sur la planète Terre. C'est incroyable. Magnifique. Donc, on pense que la dollarisation du monde était en risque, limitée, le petrodollar va mal, la Russie vend son pétrole hors du dollar, enfin, voilà, il y avait une crise sur le dollar, même les Américains avaient peur pour le dollar, et Genius Act dit que je sauve le dollar, j'émets des stablecoins en dollars, la planète Terre achète du dollar, en retail et en gros, en détail et en gros.

C'est une levée d'impôts, c'est un financement de l'économie américaine, à court terme, évidemment. Donc, dès qu'il veut un peu d'argent, il suffit qu'un collatéral soit investi en bon de trésor américain.

Et donc, en soi, c'est un acte qui vient sauver le financement de la dette américaine, aujourd'hui. Donc, pour le moment, c'est une histoire dorée, les stablecoins, ça vient faire des paiements transfrontaliers, réduire le problème de la volatilité sur les cryptos, ou pas, on reviendra après, et en plus, sauver le dollar.



Donc, pourquoi tu étais provocateur dans ta question au début ? C'est ça, et ça finance aussi le déficit américain, parce que quelque part, avec ce puissant fond de cash, ils peuvent, quelque part, justement, entreprendre tout un tas de projets, et, encore une fois, financer leur déficit, quelque part, sans risque de trouver une contrepartie, parce que, là, la contrepartie, elle sera évidemment trouvée sans aucun problème.

Donc, c'est vrai que, quand on voit, quelque part, l'ingéniosité, finalement, du genius act, on se dit que Trump a tout compris. Bon, l'objet de ce podcast, c'est pas du tout de parler de ce qui se passe en Europe, mais bon, c'est vrai que...

On en reparlera tout à l'heure, mais c'est vrai qu'on comprend, là, tout le stratagème de Trump, parce qu'effectivement, qu'on l'aime ou on l'aime pas, ce mec est quand même brillant, c'est un businessman accompli, il l'a déjà prouvé, et là, encore une fois, et même, j'ai envie de dire, cette fois, avec une dimension globale et planétaire, avec un financement des Etats-Unis en open bar, et finalement, une capacité de renforcer encore l'hégémonie du dollar.


C'est pour ça qu'il a arrêté les monnaies numériques de banque centrale en dollar, parce qu'il a bien compris qu'il n'a aucun intérêt économique à émettre un dollar en MNBC. Il a dit, si je peux me faire financer par des stablecoins, pourquoi voulez-vous que j'émette une monnaie numérique de banque centrale, en concurrence des stablecoins ? Il a dit, au contraire, moi, je veux lever de l'impôt mondial, je veux que le, pardon pour ces termes, genre, le petit égyptien, le petit français, le petit polonais achète du stablecoin dollar et paye avec du dollar, en concurrence avec sa monnaie locale.


Donc, en soi, ça vient sauver le dollar. Mais, dans sa stratégie, il n'y a pas que le stablecoin, il y a aussi la réserve stratégique en bitcoin.


Stablecoins une machine à accélérer l'inflation?!


Mais avant de parler de la stratégie globale, parlons du problème. C'est l'éléphant in the room, comme disent des anglais, c'est l'éléphant que personne ne voit dans la chambre, dans la salle.

Et je pense être le premier à le dire, parce que j'ai quand même cherché, je me suis dit, c'est une évidence, pourquoi personne d'autre que moi la dise ? Et donc, comme j'ai vu que personne ne l'a dit, je suis en train de publier un papier scientifique là-dessus. Mais je donne les principes. J'ai déjà présenté ça dans un autre podcast avec Richard à des temps que je salue. Mais je vais le redire d'une façon très précise.

Le problème que personne n'a vu venir sur les stablecoins, c'est l'inflation. Pourquoi ? Même je l'ai appelé la double dépense. Vous l'avez peut-être tout de suite vu après la première introduction. Le même dollar, il est donné à moi en crypto-monnaie, en stablecoin, et il est donné au gouvernement américain pour qu'il le dépense en vrai dollar, si vous voulez. Enfin, en dollar bancaire.

Et donc, le gouvernement dépense les 100 milliards, et les stablecoin holders, les porteurs, dépensent 100 milliards en même temps. Maintenant, vous allez me dire, mais non, il y en a un qui dort, il ne bouge pas. Ce n'est pas vrai. Quand on prend du stablecoin, une partie peut dormir, mais une partie peut circuler.

D'ailleurs, ça circule les stablecoins. Regardez leur vélocité. Et donc, celui qui porte le stablecoin l'utilise pour payer un salaire à l'étranger, l'utilise pour acheter des marchandises, l'utilise pour des transferts de paiements transfrontaliers.

Donc, ça circule. Mais en même temps, le même stablecoin, son collatéral, ses quantiques, les stablecoins, circulent par le gouvernement.

Le gouvernement l'utilise pour payer des salaires des employés, l'utilise pour payer les soldats américains, l'utilise pour acheter du pétrole ou pour financer des services publics aux Etats-Unis.

En bitcoin, on appelle ça double dépense. Je vous rappelle qu'on a créé la preuve de travail uniquement pour interdire la double dépense. Et celui qui l'a bien compris, c'est Donald Trump.

Il a compris qu'il va sauver le dollar au prix de l'inflation. À la rigueur, lui, il s'en fout. S'il sauve le dollar.

Ce qui est dingue, c'est qu'avec ce système-là, chaque dollar tokenisé sur la blockchain est une forme de liquidité supplémentaire. Et en multipliant ces dollars numériques sans destruction équivalente.

Parce qu'il faut savoir que normalement, on est censé, lorsqu'il y a une création monétaire, avoir une destruction à côté. Ou on la met en... Voilà, on les bloque.

Là, en fait, les stablecoins deviennent une source d'inflation démultipliée. C'est la quantité sur l'inflation. Je ne vais pas donner des chiffres maintenant parce que je n'ai pas terminé tous les modèles mathématiques.

Mais en gros, imaginez la masse monétaire qui se multiplie en deux. Je vous rappelle que dans l'autre épisode, dans le premier épisode, on a parlé ensemble de l'inflation, de la fin de l'âge de bronze, que toute inflation n'est que monétaire d'abord.

Et bien là, malheureusement, on crée un générateur d'inflation accéléré alors que le but, en général, du Banque centrale, c'est de limiter l'inflation.

Là, la Banque centrale, malgré elle, le gouvernement, les stablecoins vont créer de l'inflation.

Ce n'est pas fois deux. Attention. Parce que vous oubliez le taux d'intérêt. Il y a en plus ce collatéral qui est investi dans le bond au trésor, qui doit être remboursé par l'État avec un taux d'intérêt.

Donc, 100 milliards doivent être remboursés, peut-être, 120 milliards, 150 milliards par l'État. En plus, s'il y a 100 milliards qui ont circulé, on est sur 200, 220, 250 milliards qui sont dépensés. Ça crée de l'inflation.

Maintenant, vous allez me dire deux choses. C'est une quantité monétaire très petite par rapport à la masse monétaire en circulation. Mais on est dans une théorie de croissance exponentielle des stablecoins. Donc l'impact, il est réel sur l'inflation.

Et d'ailleurs, d'après mes premières mesures, si on continue à ce rythme, d'ici quelques années, on parle d'inflation supplémentaire, parce qu'il y a une inflation déjà tout courante.

On parle d'inflation supplémentaire sur l'inflation en cours de 3 à 6 %. Donc, ce n'est pas anodin. Ça dépasse les objectifs des banques centrales. Ça les double. Donc, c'est très important.

Une petite quantité de stablecoin peut causer autant d'inflation. Mais, si vous êtes très précis, vous allez me dire non, c'est faux, parce que cette masse sera détruite. Une fois que la dette est remboursée, ce n'est plus une double dépense. C'est uniquement une seule et même quantité qui reste en circulation. Il y en a une des deux qui va s'effacer plus tard.

Par exemple, les bons de trésor peuvent être, par exemple, de 10 ans, de 15 ans. Mais ce n'est pas le cas pour les stablecoins. Pour les stablecoins, ça doit être liquide par la loi, par la loi Mica en France, en Europe, par la loi Gignessact aux Etats-Unis.

C'est une liquidité rapide, haute liquidité. Donc, ce n'est pas des bons de trésor sur 15 ans. En revanche, c'est sur 3 mois, sur 6 mois. C'est court terme. Donc, la banque peut rapidement les vendre. Je vous rappelle deux choses.

On parle de dette de l'État. Et vous vous rappelez que les États ne payent jamais leur dette. En fait, pour payer leur dette, ils s'endettent. C'est aussi simple que ça. Donc, ma théorie tient. Même s'il y a remboursement, ce n'est pas un remboursement, c'est un renouvellement de dette. Et je vous rappelle ce qui s'est passé avec les banques américaines.

Récemment, il y a eu Silicon Valley Bank. Il y a eu d'autres banques qui ont fait faillite. Simplement parce qu'ils pensaient avoir des bons de trésor dans leur balance sheet, dans leur bilan. Et au moment où ils avaient besoin de les liquider parce qu'ils avaient besoin de rembourser un bank run ou de payer des services ou juste de vivre, ils ne valaient plus rien.

Ces bons de trésor de l'État, personne ne voulait les acheter. Pourquoi ? Parce qu'ils étaient sur un taux d'intérêt très faible, alors que le taux actuel est beaucoup plus élevé. Donc, la banque centrale, une fois qu'elle bouge avec sa seule manivelle de taux d'intérêt, c'est tout ce qu'elle fait, elle peut détruire de la valeur de bons de trésor d'un gouvernement.

La preuve, on a eu des effondrements de banques qui ont dit on a besoin de renflouer nos caisses pour payer nos clients, on doit vendre de l'or ou on doit vendre des bons de trésor. Et bien, ça ne se vendait pas. Ils perdaient 80%, ils perdaient 50% de leur valeur. Il a fallu que le gouvernement intervienne pour dire je les achète.

Donc, émission monétaire supplémentaire. Vous voyez, c'est là le problème de la double dépense des stablecoins et le fait générateur d'inflation qui est pour moi quelque chose qui n'est pas assez bien expliqué et pas assez vu.

Et c'est clairement une bombe à retardement pour moi et merci d'ailleurs de mettre au grand jour finalement ce problème qui est totalement oublié et invisible aujourd'hui, même dans l'écosystème.


Et contrairement à ce que beaucoup de gens pensent, en fait, les stablecoins ne sont pas neutres et pour moi, ça va amplifier les déséquilibres structurels qu'il y a aujourd'hui.

En fait, beaucoup de gens ne se rendent pas compte et c'est dramatique.

Encore une fois, merci de publier ce papier.

Et donc, quelque part, on est déjà dans un système qui a des déséquilibres très importants, qui est sur le point d'exploser et finalement, là, on remet une pièce dans la machine avec une sophistication, une complexification et on accélère cette crise justement de la dette.

Et du coup, on ne sait même pas quand ça va arriver mais en tout cas, ça va amplifier ce mécanisme.


Qui porte la responsabilité de cette inflation causée par les stablecoins?

Pardon, peut-être avant de parler des CBDC, je voudrais terminer sur le problème des stablecoins sur un point qu'on n'a pas évoqué.

Pourquoi la loi crée l'inflation ? Pourquoi on a ce problème sur les stablecoins ? Naturellement, on n'aurait pas eu ce problème.

Pourquoi tu l'as bien expliqué déjà. En général, c'est interdit maintenant par la loi de rémunérer les stablecoins.

Donc partager les gains. Le Tether, elle est bien rémunérée, elle a des gains gigantesques. C'est d'ailleurs pour ça qu'en Europe, ils veulent justement freiner le développement des stablecoins pour cette raison-là d'ailleurs, me semble-t-il.

Le discours officiel de langue, pas de bois, c'est de dire que nous, on a mis un cadre juridique pour permettre une stabilité, une prédictibilité, comme ça le marché va bien.

On sait bien que les lois ont été mises pour freiner le développement des stablecoins pour permettre le lancement des monnaies numériques de banque centrale.

Mais comment on a freiné ? On a interdit deux choses. On a interdit de détenir un montant supérieur à X en stablecoin en Europe, par exemple 100 000 euros. Une transaction ne peut pas dépasser ce montant, par la loi. Et on a dit interdiction de rémunérer la détention de stablecoins.

Donc en gros, l'émetteur des stablecoins est rémunéré, mais celui qui porte le stablecoin n'a pas le droit de partager une partie du gain. Donc en soi, c'est immoral. Alors, il ne faut peut-être pas utiliser le mot immoral de façon légère, mais ce n'est pas éthique. Ce n'est pas juste.

Parce que celui qui a émis cette monnaie, il est gracieusement rémunéré, mais il n'a pas le droit de partager une partie de ce gain avec moi, seulement pour qu'il n'y ait pas un bank run, pour que les gens ne quittent pas le système bancaire et se réfugient tous dans les stablecoins.

Pour la raison que ce serait risqué et instable un stablecoin. On en a vu des stablecoins qui s'effondrent. Mais pourquoi je dis que celui qui est cause de cette inflation, c'est l'État ? C'est parce que c'est l'État qui a interdit la rémunération des stablecoins et c'est l'État qui a imposé que le collatéral doit être investi dans des bons de trésor.

Donc en gros, l'État a dit vous me donnez cet argent du collatéral, pas de problème et vous ne rémunérez pas les gens pour qu'ils ne se fluent pas et quittent pas les banques. Donc j'alerte aussi sur le fait que Mica et le Genius Act sont la cause de l'inflation qui va être produite par les stablecoins. Et là, j'arrête la démo ici.


Non, non, mais écoute, merci pour cette précision. Mais quelque part, c'était aussi dans la continuité de ma question. Parce que il y a forcément une opposition idéologique, politique de l'Europe sur les stablecoins où là, clairement, on a vu que la Banque Centrale et les autorités ont clairement désincité, voire freiné le développement des stablecoins.

Peut-être pour les raisons que tu viens d'évoquer ou des raisons idéologiques et c'est là où on peut se poser la question de


Stablecoins vs MNBC 2 stratégies opposée ente US et EU


En tout cas, le but de ma question, c'est vraiment de confronter les deux visions, finalement, entre l'Europe, pour caricaturer, et les Etats-Unis, avec les stablecoins privés, qui vont améliorer, en tout cas, profiter du marché, de l'efficacité, de la dette. On va dire que c'est sur ces trois principes-là que les stablecoins sont créés, ça on l'a vu juste avant.

Alors que le CBDC, finalement, lui, il est plus dans une logique de contrôle, de traçabilité et de pouvoir.

Donc, c'est là où on voit, finalement, l'opposition idéologique entre ces deux... Je ne peux pas laisser dire ça, Jonathan, je vais corriger.

Mais voilà, donc en tout cas, moi, c'est la façon dont je le vois, et je pense que beaucoup de bitcoiners aussi le voient.

Et en tout cas, voilà, donc c'est vrai que nous, alors peut-être qu'on... Il y a la crainte de ça. Peut-être que je me fais l'avocat du diable, et tu as raison de me reprendre.

Mais c'est, en tout cas, la perception, alors pardon, c'est la perception de beaucoup d'entre nous. Et finalement, le discours actuel n'est pas réassurant de ce point de vue-là.

Est-ce que peut-être tu as déjà des premières réactions, et j'ai vu que tu en avais, sur ce que je viens de dire.

D'abord, le préjugé, ou bien la crainte, c'est-à-dire la raison d'être des stablecoins, la raison cachée d'être des stablecoins, le complot réel, c'est le contrôle.

Alors tu parles des CBDC, pardon. Des CBDC, en soi, c'est une crainte légitime. Ça ne veut pas dire qu'elle est réelle. La mesure de sa véracité est très, très compliquée.

Et pour quelqu'un qui est complètement dans le système, moi, je doute de sa véracité. Sincèrement, mais des acteurs qui sont en train de faire l'euro numérique au devoir de l'intérieur à fond, ce n'est pas du tout la volonté, ni affichée, ni cachée.

Parce que les gens ne comprennent pas vraiment comment ça fonctionne, une banque centrale à l'intérieur, et comment les banques centrales, entre elles, travaillent.

Il y a un vrai travail sincère, mais quand je le dis, c'est sincère, je ne gagne rien en le défendant. Ils savent que je suis hanté, donc je n'ai pas de problème de le cacher ou de l'annoncer.

Mais je ne peux que témoigner du fonctionnement réel. Les banques centrales ont un intérêt économique vital d'émettre une monnaie numérique de banque centrale. De là à dire que c'est une théorie de complot pour contrôler le peuple, c'est faux rationnellement.

Un acteur économique, un agent économique dans une théorie de jeu, il a une série de coups qu'il peut jouer, et c'est le meilleur coup qu'il peut jouer.

Que voulez-vous qu'il fasse ? Ils vont jouer ce coup.

Pourquoi ils veulent le jouer ? Une banque centrale, elle ancre la valeur de sa monnaie uniquement sur la fiat, confiance.

Si la confiance est cassée, la monnaie s'effondre. Comment on ancre la confiance ? C'est par les billets papiers et les pièces de monnaie, uniquement.

Ça ne représente rien du tout par rapport à la masse monétaire, ni à la taille de l'économie, mais c'est ça l'ancrage de la confiance.

C'est que Jonathan et Michel, le matin, quand ils achètent leur pain au chocolat ou chocolatine, ils la payent en euros et pas en stablecoin et pas en bitcoin.

Donc l'ancrage, celui qui tient la confiance, c'est que je l'utilise pour payer librement mon café ou mon verre de vin.

Si cet acte-là, je le switch en stablecoin dollar ou en e-one, la confiance est perdue, il n'y aura plus de gros montants en euros.

Ça fait effondrer tout l'euro. Donc pour que l'euro continue à vivre, il a besoin d'agréer l'ancrage, de garder l'ancrage dans le détail et dans le gros aussi.

Donc la banque centrale a besoin de moderniser ses banknotes, ses billets et ses pièces de monnaie.

On sait bien que le papier du 20 euros ne passe pas très bien dans la fibre optique. On le sait bien. Donc il faut trouver autre chose.

Et là, on va dire mais on a Apple Pay, on a carte bancaire, on a Visa. Il n'y a pas ce problème. On a déjà résolu ce problème.

Non. Encore une fois, ce n'est pas de la monnaie banque centrale. C'est de la monnaie commerciale. C'est l'euro de la BNP.

Pardon, je n'ai rien contre la BNP. C'est l'euro du crédit mutuel, si vous voulez. C'est de la monnaie monopolie émise par une société privée sous supervision d'une banque centrale, qui est elle aussi indépendante d'ailleurs.

En revanche, ce n'est pas le billet de 20 euros qui est une dette vis-à-vis de la banque centrale. Ce n'est pas la même chose.

Si une banque française s'effondre, il y a une garantie. Mais imaginons que la garantie ne suffise plus. Il y a toujours la banque centrale derrière.

Donc si vous voulez ne pas être exposé à un risque de cette société privée qui s'appelle BNP, ou SG, ou la banque postale, vous êtes exposé à la banque centrale directement.

C'est ça, la monnaie numérique de banque centrale. En soi, ce discours, il n'y a rien à critiquer là-dedans. Rien, absolument rien.

Vous pouvez dire que la monnaie dette est mauvaise. Oui, mais c'est exactement la même monnaie que vous avez. Juste que je numérise, je digitalise le billet.

D'ailleurs, François Villeroy de Gallo, le gouverneur, a dit que c'est du cash plus. Bon, à mon avis, c'est du cash en moins, mais on y reviendra.

C'est du cash moins, mais c'est du cash électronique. C'est l'objectif. Donc gardez ça en tête d'abord.


MNBC et Vie privée


Ensuite, la crainte en soi du contrôle, elle est infondée. En fait, elle est juste égale à la quantité de contrôle actuelle.

A la rigueur, si les bitcoiners, j'en suis un bon bitcoiner maximaliste aussi, si les bitcoiners veulent critiquer le contrôle de la monnaie numérique de banque centrale, c'est faux comme argument.

Il faut juste débattre du contrôle de la monnaie électronique tout court. C'est exactement le même, parce qu'elle sera distribuée par les banques comme les billets et les pièces, et comme la monnaie électronique de la BNP-LAG.

Et la banque va faire, très souvent, sur la majorité des transactions, une autorisation. Permettre ou interdire la transaction, ou apporter à traque fin.

Parce que vous savez très bien, dans toutes les réglementations françaises, on est obligé de faire.

Donc il n'y a pas un risque supplémentaire de privacy ou de perte de vie privée.

Ok, j'entends ce point-là, et on pourrait débattre longtemps. Mais en résumé, on va dire que les CBDC, en tout cas la Banque Centrale Européenne et l'euro numérique, pour prendre ce cas précis, quelque part, c'est plus pour espérer finalement se mettre à niveau sur l'innovation, sur ce que tu disais, la numérisation des billets.

Donc c'est aussi, quelque part, une reprise de pouvoir de la création monétaire, compte tenu de notre société en 2025 et dans les années suivantes, pour rester au plus haut de l'innovation monétaire.

Au plus haut, je ne le dirais pas, parce que malheureusement c'est plus haut, mais amélioré. Amélioré, pardon, merci.

Et surtout, comme on vient de le voir dans ce podcast juste avant, c'est essayer de concurrencer finalement l'hégémonie du dollar avec ses stablecoins privés, qui vont justement, encore une fois, croître de manière probablement exponentielle.

Et quelque part, c'est une forme de réponse de l'Europe face à cette volonté des Etats-Unis de promouvoir les stablecoins dollars.

Même si potentiellement, la réponse qu'aurait pu apporter Christine Lagarde, c'est de dire « Ok, mais moi je veux aussi faire des stablecoins euros et rester finalement sur cette guerre stable coin monétaire.» Or, elle, ce qu'elle dit, en tout cas la Banque Centrale, c'est qu'elle veut plutôt rester en contrôle de cette création monétaire pour justement essayer de contrebalancer, ou en tout cas avoir une réponse par rapport au Genius Act de Trump.

J'entends l'argument, mais malgré tous mes critiques pour Christine Lagarde, et j'en ai beaucoup, elle a raison sur certains points.

C'est bizarre parce que je me trouve en train de défendre quand même le monument, mais vous allez voir un peu plus tard là où je vais le critiquer.


Donc commençons d'abord pour lui donner ce qu'on lui doit.

Donc d'abord, c'est un acte légitime, complètement légitime de la Banque Centrale de dire « J'ai les billets en papier, je vais les dématérialiser, il n'y a rien à dire contre ça.

» Et en plus, elle affiche une volonté de dire « Je vais quand même garantir une part de vie privée sur certaines transactions en monnaie numérique de Banque Centrale, pour le détail, pour la retail CBDC, en disant que jusqu'à 50 euros, ça peut être complètement offline et sans aucun traçage de ce qui se passe.

» Donc elle cherche même à essayer de trouver une solution sur la privacy.

Elle est non satisfaisante selon moi, mais elle est meilleure que ce qu'on pouvait avoir de la Banque Centrale.

N'oubliez pas, c'est une Banque Centrale ancienne, qui a des systèmes aussi anciens, et qui est en train de rattraper un retard sur la technologie.

Elle n'a pas encore complètement mis en place de « zero knowledge proof », l'homomorphisme.

Il y a des choses qu'on peut mettre plus tard.

Mais pourquoi Christine Lagarde, elle a dit ça ?

Pourquoi cette stratégie de la MNBC n'est pas la même que le Genius Act ?


Parce qu'on a déjà perdu la garde des stablecoins.

Et parce que des stablecoins seuls peuvent dépeg.

Je vous invite à reprendre le mois d'octobre Binance.

Son stablecoin, Binance quand même c'est le plus grand exchange.

Donc son stablecoin qui était 1 dollar pour 1 USD, 1 dollar pour 1 dollar, il est tombé à 0,65.

Donc 65 centimes pour le dollar.

Donc il a perdu 35% de sa valeur en quelques jours.

Et ça aurait pu faire crash de tout le marché crypto comme FTX avait fait avant lui.

Ça aurait pu faire une très grande crise dans l'écosystème crypto.

D'ailleurs, dans ce même épisode, 400 milliards de dollars se sont évaporés en market cap des cryptos.

400 milliards pour des pertes réelles.

Alors ça c'est pas une perte réelle, le market cap ne veut rien dire.

Ça veut dire que si tout le monde vendait tous ses cryptos théoriquement au prix actuel, c'était autant.

En revanche, il y a eu des pertes réelles de 19 milliards de dollars à cause de ce depeg du stablecoin qui est censé être très bien collatéralisé selon la loi.

Donc il n'y a aucune raison qu'il perde.

Donc les stablecoins ont un risque, je ne veux pas dire intrinsèque, un risque réglementaire par la loi.

La loi a imposé ce risque d'aller bloquer une partie en bon qui ne sont pas tout le temps bien liquide.

Donc si on veut les vendre, il y a un délai et puis il y a des pertes.

Et puis il y a un DPEG qui peut arriver.

En revanche, où est-ce qu'il n'y a jamais un DPEG ?

Si ce stablecoin est émis par la banque centrale, il n'y a pas de DPEG, il n'est pas collatéralisé.

En fait, il est collatéralisé, mais il est collatéralisé avec de la monnaie banque centrale qui n'a pas besoin d'être vendue

ou achetée en soi. Et au pire, la banque centrale intervient pour garantir la fongibilité.

Donc en soi, Christine Lagarde, quand elle dit « Je ne suis pas contre les stablecoins, mais je veux quand même émettre un stablecoin moi-même », je ne peux pas vraiment la critiquer sur cet acte.

C'est-à-dire qu'elle a le droit de le faire. Moi, ce que je n'aime pas dans la théorie de Milton Friedman, c'est de dire qu'il est anti-secteur public.

Dire que la banque centrale, on n'en a pas besoin. Pourquoi pas ? Si le marché a décidé qu'il faut la créer, elle existe.

Si le marché ne lui laisse plus de place, elle ne va plus exister. Elle n'a pas une armée. Elle ne va pas imposer quoi que ce soit.

Si l'économie la sort de l'équation, elle sortira de l'équation, Christine Lagarde, elle est baisseuse.

Un stablecoin euro, il peut être émis et il n'a au moins pas le risque de depeg qui existe dans l'économie.

Et comme les stablecoins euro ont déjà perdu la course, pour le moment au moins, mais quasiment impossible à gagner. On a déjà perdu la course et les stablecoins.

Émettre un euro en stablecoin de l'ABCE pourrait être au moins utile en tant qu'outil de souveraineté.


L'euronumérique ne sera pas une monnaie!


Mais je vais compléter pour dire, c'est quoi la différence entre une monnaie et le stablecoin ? Parce qu'il n'est pas une monnaie.

Donc là, je vais commencer à choquer un peu. L'euro numérique n'est pas une monnaie.

Quand Christine Lagarde, ou le gouverneur de la Banque de France, ou tous les banquiers centraux disent « Bitcoin n'est pas une monnaie », et bien l'euro numérique n'est pas une monnaie.

Et ce n'est pas selon moi, c'est selon eux. Donc je rassure le public, quand ils entendent « euro numérique » ou « monnaie numérique de Banque Centrale », c'est pour ça qu'ils n'utilisent plus du tout le mot MNBC.

Regardez, « monnaie numérique de Banque Centrale », c'est rarement utilisable aujourd'hui. Ils disent « euro numérique ». C'est même écrit que c'est qu'un moyen de paiement, pour la simple raison qu'il ne répond pas aux fonctionnalités d'une monnaie.

Vous ne pouvez pas détenir plus qu'une quantité, genre 1 000 euros, ou 3 000 euros, pas plus. Vous ne pouvez pas détenir plus. Or qu'une monnaie, vous détenez autant que vous pouvez. Si vous avez gagné, vous gardez.

Ensuite, en tant que commerçant, vous ne pouvez pas encaisser l'euro numérique. Il sera immédiatement converti en monnaie banque commerciale.

Et ils ont appelé ça, j'ai utilisé ce terme, « reverse waterfall ». Ce terme, heureusement, ils ne l'utilisent plus maintenant, mais ils étaient tellement inventifs.

Et ils ont dit, le commerçant, quand je le paye avec de l'euro numérique, je le paye 1 000 euros pour l'euro numérique, il reçoit 0 euros numérique. Il est immédiatement brûlé.

On y met en face la monnaie de la BNP ou de l'ASG, et c'est ce qu'on lui met sur son compte. Ça, ce n'est pas une monnaie.

Une monnaie, elle a un pouvoir libératoire en soi. Elle est conservée. Elle est une réserve de valeur.

Et par définition, l'euro numérique n'est pas une réserve de valeur. Ce n'est pas moi qui le dis, c'est eux qui le disent.

On ne veut pas que les gens gardent leur monnaie en euro numérique. On ne le veut pas. Pourquoi ? Parce qu'ils ont une crainte que la liquidité quitte les banques.

Et donc, du coup, il y a moins d'émissions monétaires avec le système de réserve fractionnaire. Donc, ils ne veulent pas que le système de crédit se grippe.

Donc, ils avouent qu'ils ne veulent plus du tout émettre une monnaie numérique de banque centrale, mais un moyen de paiement.

Maintenant, on peut dire, du coup, ça sert à quoi ? Ce n'est même plus une monnaie.

Encore une fois, je me trouve obligé de défendre la banque centrale malgré moi, parce que la vérité, elle s'en fout des partisans.

L'Europe n'a pas un moyen de paiement européen. Tous les moyens de paiement européens sont fragmentés. La carte bancaire française ne fonctionne pas en Italie. Il faut passer par Visa en Italie. Faire un paiement instantané n'est pas facile, parce qu'il faut rajouter un bénéficiaire avec un IBAN qui fait 3 km de longueur.

Tapez ça à la main. Scanner un QR code, il n'y a pas un protocole standard pour faire tout ça. Donc, il fallait créer un moyen de paiement de l'euro, européen, pour concurrencer Visa et Mastercard. Et bien, c'est ça l'euro numérique. Si vous avez peur d'un stablecoin, ce n'est pas un stablecoin. Si vous avez peur du contrôle, il ne rajoute rien. On contrôle sur le contrôle existant. Allez battre le contrôle existant si vous voulez bien. Mais l'Europe aurait besoin, et ça serait vraiment bénéfique, et c'est son seul cas d'usage, c'est de dire, on va bientôt avoir un moyen de paiement qui n'est même pas sur blockchain, qui n'est même pas compatible avec les stablecoins, je vous le dis. C'est de pouvoir payer en euro, en Europe, par son smartphone, partout en Europe. Vous allez dire, on a attendu 2025 pour faire ça. Non, il faut attendre 2030, 2028. Et c'est que pour avoir un moyen de paiement souverain européen, pour payer moins de commissions à Visa et Mastercard. Donc, c'est la montagne qui accouche d'une souris.


Bon, écoute, tu m'auras presque convaincu. Mais en tout cas, ce débat est passionnant. Et je pense que c'est aussi intéressant d'avoir un peu de contradictions et d'essayer de comprendre davantage.


Bitcoin contre les stablecoins


Parce que finalement, toi, tu conseilles plusieurs entités qu'on ne citera pas. Mais effectivement, toi, tu es un petit peu au cœur du reacteur. Donc, tu es extrêmement légitime pour en parler. Et je trouve que ta prise de parole est très bénéfique de ce point de vue-là.

En tout cas, moi, ce que je retiendrais de ce que tu viens de dire, c'est que l'euro numérique n'est pas une monnaie. Non, il n'est pas. On va rester là-dessus pour la partie CBDC. Mais ce n'est pas l'euro numérique de gros. Il y a une différence. L'euro numérique de gros, ce serait une monnaie. Mais c'est autre chose. Ça, c'est autre chose.

J'aimerais, pour conclure ce podcast, quand même, essayer d'évoquer, pour moi, l'alternative sans dette. Parce que, quelque part, face à ces deux modèles, les stablecoins, donc dette privée, ça, on l'a vu tout à l'heure, et les CBDC, plutôt, dette publique, Bitcoin propose justement ce fameux troisième paradigme, donc une monnaie sans dette, sans contrepartie, sans promesse.


Donc là, l'idée, c'est de repositionner Bitcoin comme l'unique contrepoids, peut-être, moral. Ça, on en parlait, d'ailleurs, dans un épisode précédent avec toi. Et systémique, quelque part, à la spirale d'endettement actuelle. Parce que, quelque part, c'est ça. Que ce soit pour les stablecoins ou l'euro numérique, on est, quand même, toujours dans cette spirale de dette infernale.

Et, justement, Bitcoin, c'est un petit peu le troisième larron, si on peut dire ça comme ça, qui va, peut-être, apporter une forme de stabilité. Parce que, pour moi, de toute façon, tout ça va coexister. Moi, je ne suis pas un bitcoiner, on va dire, ultra-maximaliste ou utopique qui pense que l'hyper-bitcoinisation et que tout ça va disparaître et qu'il ne restera que Bitcoin.

Comme ça, clairement, ce n'est pas ma théorie. Mais je pense que tout ça va coexister et que, quelque part, le Bitcoin sera le refuge, un petit peu, de ce système et conserver ce statut de réserve de valeur. Évidemment, dans quelques zones géographiques, pas toutes devenir, justement, ce fameux moyen de paiement qui est utile, encore une fois, dans certains pays.

Pour moi, en Europe, aux États-Unis, ça restera marginal. Et que l'utilité du Bitcoin restera celle, la principale, aujourd'hui, qui est l'aspect réserve de valeur, qui est incontournable aujourd'hui et qui le sera encore plus demain.

Mais quelles sont tes réactions par rapport à tout ça ? Parce que, du coup, tu l'as dit, d'ailleurs, tu étais aussi maximaliste bitcoiner. Donc, c'est intéressant de voir un peu tes contradictions par rapport à ça. Je n'ai pas cherché à défendre pour défendre l'euro-numérique. J'ai juste donné des faits pour calibrer un peu le discours. Donc, oui, il y a des craintes de contrôle, mais c'est les mêmes craintes de contrôle qui existent. Donc, il faut aller trouver une alternative pour échapper à ce contrôle. Mais est-ce que Bitcoin nous permet réellement d'échapper à ce contrôle ? Pas tout le temps.

En revanche, il nous donne l'option de le faire. C'est ça qui est très différent. Avec Bitcoin dans les exchanges, vous avez exactement le même niveau de contrôle. Avec Bitcoin self-custody, avec Bitcoin sur votre propre nœud, vous avez le droit et la possibilité d'échapper ou d'être libre de ce contrôle en grand partie. Maintenant, ça m'évoque beaucoup de choses, ce que tu viens de dire.

Je vais commencer par un rapport de la Deutsche Bank, un rapport récent de la Deutsche Bank qui est sorti depuis quelques semaines, et qui dit que Bitcoin, sa courbe d'adoption et sa courbe de valorisation, les deux choses différentes, adoption et valorisation, suivent le même chemin historique de l'or.

Et ce n'est pas juste pour la beauté des statistiques qui montrent ça. Ils arrivent à des conclusions que les banquiers centraux doivent très rapidement, et dans les prochaines années, commencer à détenir du Bitcoin dans leur fond, dans leur bilan.

Et ce n'est pas une prédiction de Nostradamus. Ils disent que ce sera un intérêt économique, et les banquiers vont le faire malgré eux, et les banquiers centraux vont le faire malgré eux.

Puis de voir déjà des premières banques, il y a BlackRock, il y a JP Morgan, il y a Strategy, ce n'est pas une banque mais une association financière, le Fonds de réserve américain. Vous voyez que ça devient maintenant comme de l'or numérique, exactement comme de l'or numérique.

D'ailleurs, ils sont tous les deux en all-time high, durant le mois de septembre-octobre, ou presque. Et tous les deux sont en all-time high.

Et même le VIX, le comportement... Le VIX, juste pour dire, c'est l'indice de volatilité aux Etats-Unis. Oui, le sentiment de crainte sur les marchés de volatilité. La réaction de l'or et la réaction du Bitcoin au changement du VIX, elle est la même.

Donc, le comportement... La conclusion, c'est que le comportement du Bitcoin et de l'or sont équivalents. Corrélation ne veut pas raison, ne veut pas causalité. Mais c'est un fait.

Et deuxième fait, c'est dans l'intérêt économique des banquiers centraux de détenir maintenant du Bitcoin dans leur bilan. Christine Lagarde l'a rappelé depuis aussi quelques semaines. Si jamais on le fera, elle ne va pas rester longtemps à la Banque centrale. La vie des banques centrales fait qu'on change de gouverneur.

Et comme on a changé de président aux Etats-Unis entre Joe Biden et Trump, on a vu un changement de 180 degrés, il n'y a rien qui empêcherait un intérêt économique d'une banque centrale d'arriver à une conclusion et dire « je n'ai plus d'autres choix ». Bon, ça, c'est une première remarque.

Un rapport qui n'est pas de Michel Khazzaka, pas de Bitcoiner maximaliste, de Deutsche Bank.

Deuxième remarque ou réaction à ce que tu as dit.

Cette notion de réserve stratégique du gouvernement américain. Ce n'est pas la Fed, il ne faut pas confondre, ce n'est pas la Banque centrale américaine qui a dit « je crée une réserve de valeur en Bitcoin, je suis très content ». Pas du tout, elle n'est pas contente d'ailleurs.

Mais c'est le gouvernement américain, une promesse électorale de Trump et de Kennedy en même temps dans les conférences Bitcoin, le lobby Bitcoin a aidé ces deux à arriver au pouvoir. Et ils ont tenu promesse, ils ont créé cette réserve stratégique.

Alors Trump, je ne veux pas dire que c'est un saint, mais en revanche, c'est un pragmatique.

Il a dit « je ne suis pas fou pour prendre l'impôt des Américains pour acheter du Bitcoin avec, ce n'est pas mon rôle en tant que président de république ». En revanche, je comprends un intérêt économique vital, mais vital, de créer une réserve de valeur passive.

En gros, si je confisque du Bitcoin, je ne le vends jamais, enfin, je ne le vends pas, je le mets dans une réserve. Et j'accepte des règlements de pénalité ou de décision juridique en Bitcoin. Je m'accepte. C'est libre. On peut payer en dollars, on peut payer en Bitcoin. Et du coup, je cumule ces Bitcoins dans une réserve.

Ça, ça ne date pas de 5 ans. Ça date du mois de mai 2025. C'est quelques mois. Il a 25 milliards de dollars en Bitcoin dans son fonds stratégique. Vous allez me dire « je ne sais rien, 25 milliards, c'est les États-Unis ». Oui, mais il ne les a pas achetés.

Deux, ça ne vaut pas. Il n'a pas acquis 25, il a acquis 19 ou 17. Ça vaut 25. C'est ça la différence. Il a fait une plus-value virtuelle pour le moment, ou théorique. Ce n'est pas « realized value », c'est MVRV pour les indices techniques.

Mais en gros, il a maintenant une plus-value de 7 milliards, à peu près, sur sa réserve stratégique.

Ok, tout ça semble anecdotique pour madame Lagarde. Pardon, je ne veux pas la critiquer pour rien, mais pour les Européens, c'est anecdotique. Mais ce n'est pas le plan.

Le plan, c'est un plan dans le Genius Act ou à côté du Genius Act qui vient compléter la question stablecoin.

La question stablecoin viendrait sauver la liquidité et la dette du gouvernement américain pour avoir du crédit, pour s'endetter sur les marchés facilement. Mais ça ne résout pas le problème du dollar en soi. Ça vient le sauver pour qu'il ne crève pas aujourd'hui.

Mais comment le sauver sur le long terme ? Le plan de Donald Trump est clair là-dessus. C'est une réserve stratégique long terme. Et il dit, si on continue à ce rythme, on va avoir d'ici quelques années, pas 25 milliards, 100, 500, 1000 milliards. C'est exponentiel la croissance.

Pourquoi ? Actuellement, le passé ne prédit jamais en soi l'avenir, mais actuellement, Bitcoin fait plus de 100% par an en moyenne depuis sa création.

Vous allez me dire, il ne faut pas se baser là-dessus. Ne vous basez pas là-dessus, je vous dis ce que ça fait pour le moment. Donc si on prend un rythme qui baisse en croissance, mais qui continue à croître temporairement d'ici 25 ans, ils peuvent cumuler des milliers de milliards de dollars, des milliers de milliards de dollars en Bitcoin de façon passive.

C'est quoi le but ? Le but, c'est d'avoir d'un côté une réserve stratégique, un collatéral, pour que quand on veut s'endetter, on peut dire, on a ça dans le bilan, ça nous appartient.

Donc donnez-nous maintenant du crédit sur le marché, et ça, c'est collatéral en face. Et mieux que ça, ça peut venir supprimer toute la dette américaine. Ou au moins, si pas supprimer toute la dette, financer une sécurité sociale américaine gratuite pour tous les Américains.


Thèse d'une réserve stratagique en Bitcoin pour le France


Donc vous voyez que stratégiquement, il y a une raison réelle d'avoir une réserve stratégique. Et ce que j'ai fait dans Valuechain, je n'ai pas publié encore ce papier, je ne peux pas dire pour qui je le fais, mais il est quasiment terminé.

C'est une question de réserve stratégique pour la France, une étude pour dire si la France, de façon complètement utopique aujourd'hui, mais utopique, comme ça, prend un plan de dire, j'appelle Stakinsat, j'appelle Jonathan, et je dis, je veux mettre en place un plan VCA, chaque mois, je vais acheter un peu de bitcoin, s'il te plaît, Stakinsat, et merci, la commission est faible en plus, c'est vrai.

Donc, ce qu'elle va faire, c'est elle va dire, 0,1% ou 0,5% max du GDP français, c'est beaucoup le GDP français, 0,5%, je le garde en bitcoin, vous allez me dire, ce n'est pas l'argent de l'impôt, non, ce n'est pas l'argent de l'impôt, je ne vais pas lever de l'impôt français pour acheter du bitcoin.

Personne n'est aussi utopique, même si ça fait sens, mais les gens ne sont pas encore matures pour prendre ce genre de décision. Donc, passive, comme les Américains, je confisque quand il y a des faillites, et je prends du bitcoin en face, je le garde dans une réserve.

Ou bien, je permets à des gens de solder des dettes en bitcoin pour l'État. Et ce n'est pas la Banque centrale, je rassure le gouverneur, il a déjà les cheveux blancs, ils vont tomber s'il veut faire ça aujourd'hui, il n'est pas prêt pour ça. Bon, disons que c'est le gouvernement, la DGT, le trésor, voilà.

Elle garde une réserve. Eh bien, ça veut dire, quelques milliards, c'est beaucoup quelques milliards, mais quelques milliards au début, au bout de cinq ans, c'est plus de 20 milliards, au bout de dix ans, c'est plus de 500 milliards, et au bout de 25 ans, ça peut dépasser, dans des scénarios pessimistes de valorisation de bitcoin, 2000 milliards d'euros.

Alors, c'est complètement utopique, pour ceux qui m'entendent, mais tout ce que je suis en train de dire, un DCA de 0,5% du GDP français, pas européen, français, pour le gouvernement français, Emmanuel Macron, peut-être qu'il ne va pas rester jusque-là, d'ici 25 ans, je ne sais pas, on ne sait rien, mais un autre Bruno Le Maire, un génie qui prendrait ce genre de décision, en face de l'émission monétaire, mais un DCA simple, passif, en bitcoin, peut payer toute la dette française, en 25 ans. Donc, le problème qu'on a sur la dette, elle est impayable, on n'arrive pas à la payer, le budget du gouvernement ne passe plus, vous ne vous rendez pas compte combien bitcoin, et ce que je n'ai pas dit, c'est que ce n'est pas plus 100% par an, évidemment, plus 100% par an, ça veut dire des milliers de milliards d'euros, au bout de 25 ans, c'est vraiment exponentiel.

Donc là, on prend une courbe logarithmique de baisse de la croissance de la valeur du bitcoin, de façon drastique chaque année. Elle commence à plus 100% et se termine à plus de 2%.

Et donc, vous voyez comment une réserve stratégique peut être vitale pour celui qui accepte de l'adopter avant les autres.

Eh bien, Michel, je pense que ce sera le mot de la fin. Merci encore une fois, d'ailleurs, ça me fait penser au premier épisode où tu avais aussi exprimé un certain nombre de propositions, et c'est d'ailleurs tout l'objet de cette chaîne, c'est, encore une fois, de promouvoir bitcoin, mais promouvoir des idées, quelles qu'elles soient.

Là, en l'occurrence, je pense que c'est une proposition qui pourra peut-être être reprise par certains candidats en 2027, je ne sais pas. En tout cas, nous, clairement, Surfing Bitcoin va continuer de parler du sujet de l'économie, du bitcoin, de l'éducation, de manière générale, donc on est très heureux, encore une fois, de t'avoir reçu pour ces deux épisodes de podcast.

Merci infiniment, Michel, et de toute façon, évidemment, qu'on se reverra très rapidement sur cette chaîne. Donc, merci à toi, et merci à vous d'avoir suivi cet épisode. N'oubliez pas de liker, de commenter cette vidéo, et on se retrouve dimanche prochain. Merci !


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